Sauver sa peau.

PSYCHOLOGIE

Valérie Marais

6/26/20254 min read

Ceci est un billet d’hypno, de thérapeute que je suis et j’exerce depuis de nombreuses années désormais. C’est aussi le billet de la femme que je suis, de la fille de mes parents, de la mère de mes enfants, de l’amie de mes amis.

Mon cv tient en ces quelques lignes.

Je suis surtout l’actrice, le témoin et l’accompagnante de nombreuses souffrances avec son lot de croyances sur le sujet de la vie et du changement et de comment fait-on pour alléger ses blessures, retrouver la joie, le bonheur et vivre ses rêves ?

Et bien c’est rare. Avouons le.

Nous vivons dans un monde sacrément dysfonctionnel, et qui se reflète fortement sur la place publique (politique, système de santé, éducation,..) les effondrements sont en vue et les résistances aux changements tout aussi immenses.

Il se reflète également dans nos relations amoureuses, lieu de prédilection des dysfonctionnements de nos affects et de nos manques.

Le choix de notre partenaire est le reflet de qui nous sommes et de là où nous nous en sommes dans nos propres ombres que l’on refuse de regarder en face, c’est plus simple de le voir chez l’autre. Ce que nous reprochons à notre partenaire, c’est souvent ce que vous ne parvenons pas à régler avec nous-mêmes.

Effet miroir garanti.

Pour que l’individu s’abandonne au changement, il lui faut être dans un état de souffrance intense. La maladie, les accidents, la mort, peuvent provoquer des changements de vie et des métamorphoses nécessaires.

J’ai reçu en cabinet des clients qui remerciaient leur cancer de les avoir aidés à bouger les lignes du destin.

Mais pourquoi devons-nous attendre d’en arriver à ces extrêmes de tout perdre pour oser changer ce qui ne nous convient plus ? Pourquoi la volonté, nos rêves ne suffisent pas à nous motiver ?

Tout d’abord, parce que le cerveau humain déteste le changement, le mental aime la routine le connu, les habitudes le rassurent. Il négociera, il contrôlera tout ce qu’il peut pour conserver son état actuel, même si c’est de la merde ( oui je suis une thérapeute qui dit des gros mots) . C’est purement un besoin de se mettre à l’abri et en sécurité, nous sommes biologiquement programmés ainsi et plus les vies de certains ont été difficiles, plus ce système se renforce.

Le cerveau s’auto-manipule pour se faire croire que ça va.. et nous parvenons toujours à trouver des moments sympas sauf si on vit dans les pays en guerre sous les bombes.

Sauf que les bombes existent aussi dans nos petites vies à priori en paix. Ces petites bombes sont nos mensonges que l’on se fait à soi-même, ces petites bombes sont nos dissimulations de ce que l’on refuse de voir ou entendre, ces petites bombes sont ces confrontations que nous évitons.

Nous sommes toutes et tous assis sur des bombes, petites ou grandes et plus ou moins puissantes. Rien de grave mais évitons de bouger :)

Restons compatissants, tous ces états intérieurs sont difficiles quand nous les révélons et réveillons sans savoir quoi en faire ou que nous essayons et que cela ressemble à une sorte de Gloubi-boulga ( faut être assez vieux pour avoir la réf de Casimir :))

Le plus important dans le changement c’est la préparation au changement, il est nécessaire que l’adulte que nous sommes soit capable d’accueillir toutes les émotions qui l’habitent.

A lire, cela semble mignon et relativement facile, à vivre cela peut-être déstabilisant, voire très

inconfortable, voire impossible, fuyons !

Si vous avez vécu des traumatismes graves, faites vous aider, ne faites pas votre petite cuisine thérapeutique dans votre salon ! Et prenez un thérapeute chevronné, ou quelqu’un qui vous permettra d’avancer à votre rythme. L’individu a tendance à faire un pas en avant et trois pas en arrière. On ne peut pas forcer le processus. Les thérapies brèves qui sont magiques n’existent pas.

Les miracles sont dûs au taff en amont qui a déjà été effectué.

La bonne nouvelle, c’est que le cerveau a une plasticité qui permet de modifier nos schémas cognitifs et comportementaux pour changer, certes c’est plus facile quand nous sommes jeunes de le faire.

L’autre raison pour laquelle cela semble plus difficile avec l’âge, c’est que plus nous vieillissons,

moins nous prenons de risques, et le changement est un grand risque (dans l’imaginaire de nos cerveaux !)

Nous devenons donc frileux quand nous devenons vieux et nous aimons encore plus notre confort même minime et nos habitudes .

Le connu devient notre meilleur ami.

Alors pourquoi certains changent et réalisent leurs rêves ?

Parce qu’ils n’ont souvent plus rien à perdre, qu’ils risquent leur peau si ils ne bougent pas. C’est aussi tragique et simple que cela. Parfois injuste même, c’est dur mais souvent la récompense est belle .

Interrogez-vous sur la vie, vos rêves, vos aspirations, comment vous avez envie de vous sentir chaque matin au réveil et chaque soir au coucher, comment vous avez envie de ne rien regretter, de n’avoir rien à reprocher à personne, de sentir de vous pouvez être expansif, à votre place, quel est votre degré de joie quotidienne, comment vous avez envie de respirer, comment vous marchez au plus près de vos aspirations.

La terre se nourrit de gens heureux et épanouis.

C’est un chemin complexe, difficile et parfois on a envie de rendre les clés. Et si nos cerveaux étaient réellement bien conçus, au lieu de nous projeter tous les dangers du changement, il nous montrerait tous les trésors sublimes cachés derrière nos peurs abyssales .

Chaleureuse pensée à ma médecin généraliste qui m’a murmurée un proverbe arabe qui dit ceci :

« Prenez ce qui vous tétanise le plus, et allez-y, c’est à cet endroit de peur ultime que doit se bâtir votre maison «

Soyez heureux ! Ne résistez plus à une existence qui vous appelle et qui est tellement courte.

Nous avons tous notre terre promise, encore faut-il avoir le courage d’honorer les promesses que

nous nous sommes faites .

Valérie Marais