Le courage

Le courage c’est oser changer, se lancer, avec la peur au ventre.

Le courage n’est pas lisse, le courage est la grande soeur de la peur.

Le courage c’est souvent même pas un choix, c’est une part de soi qui t’appelle en silence, la peur c’est la soeur prudence souvent dérégulée par toutes ses expériences douloureuses.

Le courage c’est pas marcher les mains dans les poches en sifflotant avec une fleur dans les cheveux ou au fusil.

Le courage fait dégouliner les larmes à grosses gouttes.

Le courage c’est voir défiler sa vie devant ses yeux et choisir ce que l’on voudra raconter de nos actes à notre avenir qui nous écoute.

Le courage c’est trembler tellement parce que ça compte, parce que ça dévie d’un chemin tout tracé rassurant.

Le courage c’est sentir que le confort et l’habitude glissent sur nos pieds.

Le courage c’est lâcher le contrôle pour sauter de l’autre côté, et ce lâcher prise est terrifiant.

Le courage c’est se confronter à ses peurs, dont celle de crever .

Le courage c’est se prendre dans la tronche des portes fermées, parfois dures à encaisser, quand on demande de l’aide et du soutien.

Le courage c’est être émerveillé devant les portes qui s’ouvrent et la beauté des liens de solidarité qui tendent la main. Rares, précisons le.

Le courage appelle à la force de vie qui subsiste au fond de soi.

Le courage, et c’est ce que je dirai à mes petits enfants, c’est honorer sa vie, celle que l’on nous a donnée, cette vie qui nous a été confiée, même si elle a été bafouée et douloureuse.

Le courage c’est se relever au nom de ce qui habite nos coeurs et non pour nos carcans qui nous enchaînent.

Le courage c’est créer de nouvelles normes comme celles d’être capable de recevoir le bonheur sans heurt, d’accueillir l’amour sans drame, comme une normalité et non comme une exception ou quelques bons moments de temps en temps.

Le courage c’est inventer de nouveaux chemins dans notre esprit puis dans nos vies.

Le courage c’est enterrer ce qui doit l’être.

Le courage c’est se foutre à poil et glisser dans sa peau d’origine, celle ensevelie sous des tonnes de retenues, de conditionnements, de blessures, et de ratures .

La vie est censée être belle, épanouissante et simple .

Avoir le courage de vivre une vie vraiment heureuse, parce que chacun le mérite.

Lâcher sa croix et ses fardeaux, c’est le courage qui mènera vers une vie légère comme la rosée du matin qui annonce que le meilleur nous attend depuis si longtemps.

Le courage c’est peut-être retrouver la vue de ce soleil qui brille en chacun de nous et dont on se serait détourné et qui nous réclamera jusqu’à notre dernier souffle.

Valérie Marais